"Grand père" vient de décrocher la timbale de premier pilote privé d'avion de France pour 1959. Dans les clubs de France, si vous citez Henri Roget, beaucoup de pilote vous diront qu'ils le connaissent. Si vous dites plus simplement, "Grand-père", alors tout le monde saura de qui vous parlez.
Le "grand-père volant" français qui a parcouru 65.794 kilomètres du 1er mars 1969 au 31 octobre de la même année, est un fabricant de meubles de l'Aisne. Il est né le 15 octobre 1906, au Nouvison en Thiérache. Il est marié, à huit enfants dont les ages s'étalent de 3 ans à 27 ans et deux petits-enfants. Comme vous le voyez c'est un vrai grand-père et un père de famille nombreuse.
Une vocation tardive
Cet homme de cinquante-rois ans est venu en quelques sortes par hasard à l'aviation. Il n'est breveté que depuis mars 1953. Les vocatoins tardives ne sont pas les moins solides. Henri Roget est un grand chasseur, mordu de la plaine et des sous-bois : une magnifique passion le dévorait. Un jour la myxomatose se prit à devaster plaine et taillis. Roget regarda son fusil avec dédain. Il faut un violon d'Ingres, un dérivatif à celui qui a la charge d'une entreprise.
Le pilote qui emmena cet homme de 46 ans sur un "Jodel" fit une fameuse recrue pour l'aviation légère. Finie la chasse. Roget voulut devenir pilote. Et tout de suite. On le vit fignoler son apprentissage. Il devient pilote en un temps record. Il s'enhardit en matière de navigation. Dès lors, l'avion devint son seul mode (ou presque) de transport. Il avait ses clients dans les grandes villes. Tous les aérodrome eurent à accueillir le "117 de Roget.
Deux milles heures de vol en six ans
Il fonda l'aéroclub de Laon, dont il est toujours le président. Cette année, il devint un membre trèsécouté de l'Union Aérienne de Lille, Roubaix, Tourcoing. Très écouté, car les pilotes privés saluent avec respect un homme qui a accompli deux milles heures de vols en six ans. Roget qui est la prudence en personne, Roget qui ne laisse rien
au hazard et contrôle son avion avec une rare minutie, s'est offert des raids lointains qui font honneur à la construction française : en 1956, sur biplace "Jodel 117", il réalise une liaison rapide France-Madagascar et retour. Il réalise de tours de méditérannée. Cette année sur "Mousquetaire" avion français, il accompli en compagnie de la regretté Françoise Feuillet, un très remarquable exploit Orly-Tel Aviv avec un passage de 1.200 kilomètre au dessus de la mer.
Au retour, il fait Tel-Avivy-Orly dans la même journée, avec ce monomoteur de 180 CV, avec escale à Brindisi. Dans ce voyage de retour, l'étape de mer a été de 1900 kilomères, ceq qui implique une belle confiance dans le matériel et dans la connaissance de la navigation aérienne. La récompense fut donnée par le grand aéroport parisien réservé au ligne transatlantiques. Par radio "Grand-père" demanda à montélimar d'obtenir un atterrissage de nuit sur les pistes balisées d'Orly. Orl répondit en personne à "Grand-père" "Vous acceptons, vous l'avez bien mérité". A minuit moins cinq, le petit avion français, qui avait accompli un voyage aller-retour de 7.200 kilomètres glissait sur la piste principale du premier aéroport d'Europe : "comme un grand raconta le pilote". Et l'acceuil des professionnels à cet amateur fut rempli de considérations.
Depuis grand-père s'est offert un Lille-Tanger et retour avec Rallye à Porto, au passage, en compagnie de son président de Lille comme copilote. Mais il a accompli aussi cette année deux évacuation sanitaires d'urgence avec son appareil, car on ne fait jamais appel en vain à son bon coeur.
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